mardi 25 mai 2021
Christine Lagarde (février 2021)
Nous demeurons convaincus, à la BCE, que 2021 sera une année de reprise (...) Nous anticipons une montée en puissance autour du milieu de l'année, même si des incertitudes persistent. Nous ne sommes pas à l'abri de risques encore inconnus (...) Quel niveau de croissance prévoyez-vous pour la zone euro cette année?
Aux alentours de 4% (...)[ la BCE ] a agi très rapidement, avec un premier plan de 750 milliards d'euros (...) suivi par deux augmentations de notre enveloppe d'achat de titres qui atteint aujourd'hui 1.850 milliards d'euros (...) Notre outil privilégié est le PEPP, qui diffère des autres programmes d'achat de la BCE pour deux raisons : son caractère d'urgence absolue et la possibilité qu'il confère de nous écarter des limites habituelles (...) C'est un outil exceptionnel et temporaire. Comme je l'ai dit dès le mois de mars 2020, notre engagement vis-à-vis de l'euro est sans limites. Nous agirons aussi longtemps que la pandémie mettra la zone euro en situation de crise. Nous pensons que l'échéance de mars 2022 est un délai raisonnable et que l'enveloppe du PEPP est la bonne. Mais si le Conseil des gouverneurs estime d'ici là qu'il y a besoin de faire plus, plus longtemps, nous ferons plus.
Une fois la pandémie passée et la crise économique derrière nous, nous ferons face à une situation délicate. Il va falloir s'organiser. Et ne pas commettre les erreurs d'autrefois, comme serrer d'un coup tous les robinets des politiques budgétaires et de politique monétaire (...) Il suffit de voir le formidable rebond de l'économie française au troisième trimestre de 2020, avec une croissance trimestrielle de 18,5%, pour s'en convaincre [!?!] il est crucial de ne pas gâcher cette solution exceptionnelle et de la déployer dès que possible [???] Tous les pays de la zone euro émergeront de cette crise avec des niveaux de dette élevés. Il ne fait aucun doute qu'ils parviendront à la rembourser [!!!] Une pétition signée par cent économistes réclame l'effacement des dettes publiques détenues par la BCE. Que leur répondez-vous?
L'annulation de cette dette est inenvisageable. Ce serait une violation du traité européen qui interdit strictement le financement monétaire des Etats.
Cette règle constitue l'un des piliers fondamentaux de l'euro.
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