samedi 11 septembre 2021
Bataclan: DGSI = CIA = MOSSAD = NWO
Attentats du Bataclan. Les militaires ont reçu l’ordre de ne pas intervenir, les victimes portent plainte
Les victimes et familles de victimes s’interrogent : 8 soldats de l’opération Sentinelle, munis d’armes de guerre et présents devant le Bataclan le soir du 13 novembre, ne sont pas intervenus et ont refusé de prêter leurs armes aux policiers. Une plainte a été déposée pour « non-assistance à personne en péril » en l’absence d’intervention des militaires lors des attentats perpétrés au Bataclan.
Deux ans et demi après les faits, les responsabilités et la vérité entourant les attentats du 13 novembre n’ont pas encore fini d’être élucidées. C’est ce qu’estiment 17 victimes et familles de victimes regroupées en collectif qui a déposé plainte contre X pour « non-assistance à personne en péril », révèle ce vendredi Le Parisien, reprenant l’argumentaire des trois avocats, Jean Sannier, Océane Bimbeau et Samia Maktouf. En cause, un ordre, donné alors que des centaines de victimes sont retenues par les terroristes à l’intérieur de la salle de concert parisienne, obligeant les militaires à ne pas intervenir et à attendre.
« On leur a interdit une intervention physique, c'est-à-dire de rentrer [dans le Bataclan], mais aussi le prêt de matériel médical de premiers secours à des policiers », ajoute Samia Maktouf, estimant qu'« on n'aurait peut-être pas empêché la mort de 90 personnes mais au moins évité des hémorragies qui ont donné la mort ». Les avocats pointent la responsabilité du gouverneur militaire de Paris, le général Bruno Le Ray, qui lors de son audition avait déclaré qu'il « est impensable de mettre des soldats en danger dans l'espoir hypothétique de sauver d'autres personnes ».
« Sa réponse a été aussi froide et violente qu'inacceptable », déplorent les avocats dans leur communiqué. « C'est inaudible, et moralement criminel », a ajouté Océane Bimbeau: « On sait que ce sont dans les dix premières minutes qu'il y a eu le plus grand nombre de victimes ».
Le soir du 13 novembre 2015, alors que trois jihadistes prennent en otage les spectateurs au Bataclan, huit militaires du 1er régiment de chasseurs de Thierville (Meuse) de l'opération Sentinelle s'étaient retrouvés parmi les premières forces de sécurité sur place, armés de Famas. Ils n’ont pas pu intervenir et soutenir les hommes de la brigade anticriminalité (BAC) du Val-de-Marne. Lorsque ces policiers, ainsi qu’un commissaire de police accompagné de son chauffeur, sont entrés dans la salle et ont constaté l’armement lourd des terroristes et l’ampleur du drame, ils ont demandé aux militaires, n’intervenant pas, de leur prêter leurs armes de guerre. Ce que les militaires ont refusé, conformément à leur règlement. Les policiers, sous-équipés, ont alors essuyé le feu des armes de tir automatiques des terroristes.
Des parlementaires « sidérés »
Interrogée par franceinfo, l’une des avocates des victimes et familles plaignantes a expliqué que « le temps n’atténue pas le questionnement qui taraude mes clients. Pourquoi a-t-on empêché 8 militaires présents devant le Bataclan sur ordre d’intervenir pour tenter de neutraliser les terroristes ? Ce ne sont pas les personnes, les responsables, les ministres qui comptent. Ce qui est important, c’est qu’on a tué 90 personnes alors que les soldats étaient armés, formés, censés protéger, censés sécuriser, ne sont pas intervenus. »
Cette question a déjà été posée, notamment par des parlementaires. En 2016, alors qu’une commission d’enquête parlementaire est fondée pour étudier ces attentats, Georges Fenech, député Les Républicain et ancien magistrat, s’interroge déjà sur la non-intervention des militaires. Selon ce dernier, « clairement, un ordre a été donné aux soldats Sentinelle de ne pas engager le feu alors qu’ils avaient en ligne de mire des terroristes ». « À la question : Qui a donné l’ordre aux soldats de ne pas intervenir ? On n’a jamais su, regrette Georges Fenech. Avec les autres parlementaires, on était sidérés ».
Gérard Chemla, avocat pénaliste à Reims et représentant de quatre-vingt victimes et ayant droit du Bataclan avait lui aussi, en 2016, fait une demande d’acte pour « qu’ils enquêtent sur la non-autorisation aux militaires de donner leur arme ». « Je ne suis pas saisi de ces questions », avait balayé le juge à l’époque, rapporte Le Parisien. Malgré un recours devant la Cour d’appel, la question restera sans réponse.
Pour Sébastien Gomet, frère d’une victime et l’un des plaignants, Pour lui, « il n’y aurait pas eu ce lourd bilan de 90 morts au Bataclan si les soldats Sentinelle avaient pu intervenir. Je voudrais que l’État français responsable de l’ampleur du drame le reconnaisse ».
L'association de victimes Life for Paris, qui n'a pas pris part « pour l'instant » à la plainte, la question de la non-intervention des militaires est « tout à fait légitime », a déclaré à l'AFP son président Arthur Desnouveaux. Malgré les demandes répétées des victimes, le sujet n'a pas été inclus dans « l'enquête principale », déplore-t-il. « C'est regrettable qu'il faille porter plainte pour que ces faits soient examinés sérieusement ».
https://www.ouest-france.fr/attentats-paris/attentats-du-bataclan-les-militaires-ont-recu-l-ordre-de-ne-pas-intervenir-les-victimes-portent-5811407